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Rapport 2023 du Groupe de travail n°2

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L’ÉLECTRIFICATION DES USAGES

Réussir l’électrification des usages pour mener la transition écologique et renforcer la souveraineté énergétique et industrielle de la France.

Selon les principaux scénarios, la trajectoire de décarbonation entraînera une augmentation de 35 % de la consommation électrique d’ici 2050.

Non seulement cette électrification est un des principaux leviers pour atteindre les objectifs de transition énergétique, par la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais elle est aussi un moyen d’assurer la sécurité de notre approvisionnement, aujourd’hui fragilisée par de multiples crises qui bousculent la géopolitique de l’énergie. À cet égard, l’électrification des usages pourra contribuer directement à préserver la souveraineté énergétique de la France. Elle constitue enfin une opportunité de renouer avec la souveraineté industrielle, puisqu’elle concernera au premier chef les secteurs des transports et de l’industrie.

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Le groupe de travail sur « L’électrification des usages » du Comité de prospective, co-présidé par Hélène MACELA-GOUIN, Vice-Présidente Secure Power de Schneider Electric et Jean-Michel GLACHANT, Directeur de la Florence School of Regulation, s’est donc attaché à identifier les conditions de réussite de cette électrification, au service de la transition énergétique. Partant du constat que la décarbonation de notre économie nécessite une hausse de la consommation électrique, ce groupe de travail a volontairement décidé de ne pas traiter la question, distincte, de la composition du mix énergétique. La question de la sobriété énergétique n’a pas non plus été abordée dans le présent rapport, les co-présidents estimant qu’il s’agit d’un sujet distinct.

Leur rapport s’est donc concentré sur les questions suivantes :

1. Quels usages décarboner ?

Le rapport a fait le choix de concentrer son analyse sur le secteur de l’industrie, représentant 27 % de la consommation nationale d’électricité (après le tertiaire et le résidentiel) et présentant un potentiel important de décarbonation, certes inégal selon les usages et qui n’est pas exempt d’incertitudes en raison des contraintes économiques et des impératifs de compétitivité des industriels. La première partie du rapport s’attache donc à identifier les implications de l’électrification pour les différents usages industriels, selon qu’elle passe par une électrification des procédés thermiques ou par un changement de mode de production. Les éventuels freins à l’électrification, comme le degré de maturité des technologies ou le dimensionnement des réseaux, ont fait l’objet d’une attention particulière.

2. Comment accompagner le réseau et le système électrique vers l’électrification ?

La flexibilité, dont le potentiel pourrait être décuplé avec l’électrification, doit être encouragée, d’autant plus que la valorisation des flexibilités constitue un levier important d’incitation et d’accompagnement de l’électrification. Le groupe de travail estime, par ailleurs, que l’offre de flexibilité doit être davantage structurée, notamment via des plateformes d’intermédiation qui permettraient de rendre plus visibles les gisements de flexibilité et de faciliter la rencontre entre l’offre et la demande. L’accès au marché des flexibilités serait également facilité par une meilleure interopérabilité des équipements, qui permettrait aussi de réduire les coûts.

3. Comment garantir le succès de l’électrification ?

Pour le groupe de travail, les efforts actuellement menés pour développer une filière dédiée à l’électrification des usages doivent être encore renforcés, dans l’optique d’assurer l’approvisionnement en ressources nécessaires à l’électrification, comme les matériaux critiques ; mais aussi le développement des compétences et la formation de la main d’œuvre nécessaire au développement de la filière. Le développement de la filière passe également par le soutien aux investissements, souvent importants, induits par l’électrification, via des dispositifs d’aides publiques à l’investissement.

Enfin, l’électrification des usages sur le moyen et long terme dépend dans une large mesure de l’assurance de prix de l’électricité compétitifs et stables. Le groupe de travail préconise donc d’adapter certains mécanismes de régulation, ainsi que les montages contractuels, notamment en vue de développer les contrats d’achat d’électricité de long terme : cela permettrait d’accroitre la visibilité des acteurs de marché et ainsi de sécuriser les investissements réalisés au service de la décarbonation. Par là même et plus largement, ce serait aussi donner aux pouvoirs publics davantage d’instruments pour planifier l’électrification, par exemple en ce qui concerne les investissements dans les réseaux.

Les 9 propositions du rapport :

✅ Proposition n° 1 : Accélérer le développement d’une filière dédiée à l’électrification des usages pour garantir son rythme de développement et assurer la compétitivité de la France.

✅ Proposition n° 2 : Sécuriser la chaîne d’approvisionnement de la filière en matières premières pour renforcer la souveraineté industrielle et énergétique de la France.

✅ Proposition n° 3 : Instaurer les dispositifs d’aide publique à l’investissement appropriés pour les entreprises électrifiant leurs usages.

✅ Proposition n° 4 : Instaurer des dispositifs d’aide publique à l’investissement dans les équipements de pilotage de la demande pour accompagner le développement de la flexibilité dans le secteur diffus.

✅ Proposition n° 5 : Développer des contrats d’achat d’électricité de long terme pour les entreprises afin de garantir l’électrification des usages.

✅ Proposition n° 6 : Introduire dans le marché intérieur de l’électricité des composantes de prix long terme (5 ans et plus) pour répondre aux enjeux d’investissement dans l’électrification des procédés.

✅ Proposition n° 7 : Planifier les investissements dans le réseau et coordonner les actions d’électrification des usages.

✅ Proposition n° 8 : Développer les plateformes d’intermédiation pour accélérer l’ouverture du marché des flexibilités.

✅ Proposition n° 9 : Promouvoir l’interopérabilité des équipements et standardiser les procédures pour faciliter l’accès au marché des flexibilités.