Rapport 2021 du Groupe de travail n°2

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TRANSITION ÉNERGÉTIQUE DANS LES TERRITOIRES : NOUVELLES VILLES, NOUVEAUX RÉSEAUX

Harmoniser la gouvernance de tous les réseaux urbains de gaz, d’électricité, de froid et de chaleur pour réussir la transition énergétique.

Par son profil énergétique, la ville est au cœur des enjeux de transition énergétique. Elle est aussi devenue un lieu représentatif de la montée en compétence des acteurs locaux en matière de planification énergétique, et plus globalement de l’intérêt récent de la société civile pour les questions liées à l’énergie.

La question du couplage des réseaux en milieu urbain fait référence à la coordination de la planification des investissements sur les différents réseaux régulés et non régulés, et à l’identification de solutions techniques favorables à la recherche de flexibilité. Dans ce cadre, le groupe de travail n°2 s’est plus particulièrement intéressé aux synergies possibles au niveau des différents réseaux urbains.

Composé d’une soixantaine de membres, le groupe de travail n° 2 a auditionné une quarantaine d’experts, de responsables de collectivités territoriales, d’opérateurs de réseaux et de fournisseurs de services énergétiques.

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Son rapport final est accompagné d’une étude technico-économique réalisée par le consortium AEC-SERMET qui référence 16 solutions de couplage des réseaux urbains. Cette étude met en avant le rôle important des réseaux de chaleur dans la transition énergétique au niveau local.

Cette étude a pour objectif de pointer les solutions techniques existantes et favorables aux couplages des différents réseaux urbains régulés ou non. De sorte à (i) valoriser de nouvelles sources énergétiques, à (ii) mettre en valeur les flexibilités existantes et exploitables entre réseaux et à (iii) développer les nouveaux usages énergétiques.

Télécharger l’étude “Couplage des réseaux”

La substitution massive d’énergies renouvelables et bas-carbone aux énergies fossiles, et la recherche d’économie d’énergie, nécessitent d’adopter une vision stratégique à 360 degrés, qui intègre tous les acteurs, pour planifier et arbitrer entre les investissements à faire sur les différents réseaux. Il s’agit in fine d’avoir à l’échelle urbaine une planification multi-énergie qui favorise la flexibilité, les économies d’énergie, la résilience du système et qui anticipe l’avenir des infrastructures dont l’usage est décroissant.

Le groupe de travail n° 2 a bénéficié du retour d’expérience de nombreux acteurs territoriaux et internationaux :

  • la ville de Pontivy qui a fait du biogaz un projet local répondant aux besoins industriels en proposant une solution de valorisation énergétiquement les déchets du territoire pour répondre  à la demande ;
  • la Compagnie parisienne du chauffage urbain (CPCU) associée à l’agence métropolitaine des déchets ménagers (SYCTOM) pour verdir son approvisionnement en chaleur et trouver des alternatives au charbon, en valorisant énergétiquement les déchets ménagers, en mobilisant les réseaux de traitement des eaux usées, en récupérant la chaleur fatale produite par les infrastructures numériques;
  • le réseau de chaleur Val d’Europe pour la récupération de chaleur fatale ;
  • les coopératives citoyennes ;
  • la Métropole de Lille et son autoroute de la chaleur ;
  • le projet OmegAlpes du G2ELab CNRS de Grenoble, qui propose un outil de modélisation socio-économique à la main des décideurs locaux. Cet outil repose sur le partage de données homogènes entre les différents opérateurs de réseaux urbains, pour construire les arbitrages techniques et financiers.

Les propositions du rapport

Le consensus lors des travaux a été que l’’application de la péréquation tarifaire ne doit pas être remise en cause dans la recherche de coordination locale des investissements.

Concernant la planification énergétique nationale et locale : « il faut trouver une troisième voie ! »

Plusieurs consensus apparaissent dans ce groupe de travail. Premièrement, le besoin de simplifier et de mettre en conformité les documents de planification énergétiques nationaux et locaux. Deuxièmement, la nécessité d’associer à l’exercice de planification nationale les territoires, pour que les trajectoires énergétiques locales soient cohérentes avec les objectifs nationaux de transition énergétique. De sorte à trouver une troisième voie, entre des objectifs nationaux déconnectés de la réalité locale et des objectifs territoriaux qui ne répondent pas à la trajectoire nationale lutte de transition énergétique et de lutte contre le dérèglement climatique.

Accompagner les collectivités territoriales : une mission d’ingénierie nationale pour pallier les manques techniques

Le rapport fait également mention du besoin de mettre en place une mission d’ingénierie nationale pour accompagner les collectivités territoriales. Cette mission pourrait être confiée aux opérateurs de réseaux, dans le cadre concurrentiel, ou être organisée en mission spécifique de conseil indépendant ou être prise en charge par des organismes spécialisés dépendants de l’État ou des grandes collectivités.

Concernant la gouvernance des réseaux énergétique en milieu urbain

À l’avenir, il faudra non pas raisonner en silo et par spécialité énergétique, mais adopter une approche transversale de l’ensemble des réseaux, régulés et non régulés, en milieu urbain. Il faudra échanger des données sensibles et harmoniser les stratégies de chacun pour concevoir des outils d’aide à la décision qui permettent d’arbitrer en faveur des solutions les plus favorables à la transition énergétique. Pour développer cette vision transversale qui n’existe pas aujourd’hui, il est recommandé de décloisonner la planification des trajectoires d’investissements de chaque réseau, régulé ou non.