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Éclairer l’avenir – Demain, 100% de gaz vert ?

Le Comité de Prospective de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), sous l’égide de son Président Jean-François CARENCO, a rassemblé le 9 juillet 2019 les acteurs majeurs du monde industriel, économique et universitaire sur le thème : demain 100% gaz vert.

Olivier APPERT, membre de l’Accadémie des technologies et Philippe MAUGUIN, Pdg de l’INRA, les deux co-présidents du groupe de travail sur le mix énergétique, ont présenté les conclusions du rapport sur le verdissement du gaz. Cette présentation était suivie d’une table ronde unique en son genre qui a rassemblé Christiane LAMBERT, présidente de la FNSEA, Isabelle KOCHER, directrice générale du groupe ENGIE, Edouard SAUVAGE, directeur général de GRDF et Francis CLAUDEPIERRRE, agriculteur.

Jean-François CARENCO, Président du Comité de la Prospective et de la CRE a introduit le débat sur la question de l’avenir du gaz naturel : « pour des raisons stratégiques et diplomatiques et des raisons écologiques, le gaz naturel va diminuer à terme » a-t-il déclaré en ajoutant : « Le gaz renouvelable est une solution, avec d’autres, pour le bouquet énergétique de la France. Le rôle du Comité de propective est de porter cette réflexion collective vers les pouvoirs publics »

La méthanisation, un modèle économique et agricole à consolider

Grâce à la dynamique et au nombre de projets engagés, les premiers résultats pour le bien commun, les secteurs de l’énergie et de l’agriculture confortent un scénario réaliste du développement de la filière du gaz renouvelable pour 2030. L’évaluation des ressources disponibles et mobilisables est cohérente avec l’objectif d’une production de 10 % de la consommation de gaz en 2030, soit 39 à 42 TWh fixé par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte.

Le développement massif de la filière permet d’envisager une baisse significative, de l’ordre de 30 à 60 €/MWh, des coûts de production qui se situent actuellement entre 90 et 120 €/MWh. Le modèle économique de la méthanisation qui est la technologie la plus mature, prend tout son sens à condition d’intégrer les coûts évités, gains économiques et environnementaux évalués entre 40 et 70 €/MWh :

  • diminution des émissions de gaz à effet de serre ;
  • limitation de la pollution des eaux ;
  • réduction des coûts de traitement des déchets ;
  • développement économique local et création d’emplois ;
  • production d’une énergie durable, non variable et stockable ;
  • rentabilisation des réseaux de gaz existants ;
  • diminution du recours aux engrais minéraux azotés ;
  • valorisation des digestats, c’est à dire des résidus du procédé de méthanisation ;
  • au travers des cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE), préservation de la biodiversité, diminution de la pollution par les nitrates, etc.

S’agissant des ressources, ce scénario de production mobiliserait des ressources agricoles en limitant les situations pour lesquelles elles peuvent être en conflit avec d’autres usages. En effet, le potentiel de ressources mobilisables est estimé pouvoir produire au moins 30 TWh de biométhane à l’horizon 2030, répartis à moitié pour l’élevage et à moitié pour les résidus de cultures végétales, sans surcoût par rapport aux ressources utilisées aujourd’hui.

La pryogazéification, le power-to-gas et le stockage du carbone, des technologies de rupture en quête de maturité

À plus long terme, la production de gaz vert pourrait continuer à croître à la faveur de l’essor des CIVE et de technologies nouvelles telles que la pyrogazéification et le power-to-gas. Ces deux technologies sont encore aujourd’hui insuffisamment mature pour qu’un développement à grande échelle compétitif puisse être anticipé mais leur potentiel est réel.

Enfin, la réflexion sur le verdissement du gaz doit être associée à celle sur les perspectives de développement de la captation et du stockage du carbone (Carbon Capture and Storage – CCS), dont le développement pourrait faciliter l’atteinte de l’objectif national de neutralité carbone en 2050.

Le rapport sur le verdissement du gaz est le fruit de 9 mois de travaux et de concertation. Sa publication s’accompagne d’une série d’interviews qu’Acteurs Publics a réalisée auprès des différents intervenants de la matinée du 9 juillet.

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