Ce lundi 8 octobre les experts du groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont publié leurs conclusions sur les conséquences possibles d’un réchauffement de +1,5°C et les moyens à mettre en œuvre pour limiter l’impact du changement climatique.
Pourquoi parle-t-on du seuil de 1,5° C ? Ce seuil correspond à la hausse de la température terrestre maximale sans qu’apparaissent d’effets irréversibles sur la planète et ses écosystèmes.
Le GIEC explique dans ce rapport que les émissions de gaz à effet de serre (GES) du passé ne peuvent mener à elles seules à un réchauffement climatique de plus de 1,5°C entre 2030 et 2050. Ce sont donc les futures émissions de GES qui posent problème. Si nous maintenions le rythme actuel d’émissions mondiales de GES, nous atteindrons +1,5 °C entre 2030 et 2052 et, même si les Etats tiennent leurs engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris en 2015, nous atteindrons les +3 °C à la fin du siècle.
Il faut donc aller au-delà, agir et agir vite, dans les 10 prochaines années, afin de ne pas perdre toute chance de limiter cette hausse de la température terrestre qui semble inexorable. Réduire les émissions mondiales de GES de 45% en 2030 (par rapport à 2010) et parvenir à la neutralité carbone en 2050 permettrait de contenir la hausse de la température terrestre sous la barre des 1,5 °C. La bonne nouvelle est que tous les experts sont unanimes : nous disposons aujourd’hui des technologies nécessaires pour engager cette transition énergétique et ainsi et de donner à nos enfants plus de temps pour s’adapter aux changements.
Sur le volet énergétique, la principale piste d’actions est la diminution des émissions de GES issues des énergies fossiles. Cela se traduit notamment par une utilisation du charbon réduite à peau de chagrin pour ne représenter plus que 2% du mix électrique, pendant que les énergies renouvelables représenteraient 70 à 85% d’ici 2050.
Au-delà du fait que les technologies existent, des incitations économiques pertinentes doivent être mises en place. Les mécanismes de valorisation du carbone bien conçus sont des solutions efficaces et le prix du quota de CO2 devrait être fixé au niveau mondial. Donner une valeur au carbone émis c’est faire payer les émetteurs afin d’internaliser le coût de cette externalité dans l’activité économique.
C’est le début d’une révolution écologique que le monde se doit de mener. Au-delà de la volonté, c’est la conviction qui doit infuser dans la société civile afin d’accélérer la mise en œuvre de nouvelles politiques par les gouvernements.