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Billet du lundi : les éoliennes devront aussi être recyclées !

Les premières générations d’éoliennes datent de 1996, mais la filière s’est réellement développée à partir de 2001 avec la politique d’obligation d’achat. La fin de vie de ces premières générations arrive et se pose alors la question de leur recyclage.

Pour bien comprendre la problématique et l’enjeu du recyclage des éoliennes, il faut revenir à la chronique de déploiement de la filière.

Champ : métropole et DOM
* Trajectoire prévue jusqu’en 2020 par le Plan national d’action en faveur des énergies renouvelables (PNA EnR), dans le cadre de la directive 2009/28/CE relative à la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables.
** La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) prévoit un premier objectif de puissance installée pour fin 2018 et deux options (haute et basse) pour fin 2023 (cf. décret n° 2016 -1442 du 27 octobre 2016).

Entre 2006 et 2016 la capacité installée a augmenté d’environ 10 000 MW. Sachant qu’une éolienne en France est en moyenne de 2 MW, cela représente environ 500 éoliennes installées en France par an depuis 2006[1].

Les éoliennes construites aujourd’hui sont nettement plus performantes offrant une capacité de production augmentée de 200 % pour un agrandissement des rotors uniquement de 17 %. Le Repowering (ou renouvellement des installations par des nouvelles unités) permet donc de doubler la capacité installée en conservant le nombre de site actuel et la surface occupée[2].

Mais que faire des anciennes éoliennes ? Une éolienne terrestre moyenne en France c’est 300 tonnes d’éléments métalliques, 800 tonnes de béton et surtout 25 tonnes de matériaux composites.

Les éléments métalliques sont les plus simples à recycler. Le béton quant à lui trouve une source de valorisation par un second usage ou un recyclage partiel. Tandis que les matériaux composites (fibre de verre ou fibre de carbone) des rotors sont aujourd’hui dépourvus de toute valorisation et les pâles sont soit déchiquetées, broyées et brûlées, soit enfouies. Certaines sont converties en mobilier urbain, mais même si une seconde vie peut être donnée aux éléments d’une éolienne démantelée, cela ne fait que repousser d’autant la question du recyclage des matériaux en fin de vie.

Certaines entreprises se penchent actuellement sur cette question et grâce à l’innovation elles espèrent aboutir prochainement à des solutions peu consommatrices d’énergie.

Cependant, les pouvoirs publics sont déjà sollicités pour imposer à tout projet majeur une analyse de cycle de vie afin de s’assurer de l’impact environnemental, depuis le puisement des ressources pour sa fabrication jusqu’à son démantèlement et le recyclage de ses matériaux.

[1] http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/6_filiere_d3r.pdf

[2] https://fee.asso.fr/eolien-terrestre/