Le 30 avril dernier, nous vous avions parlé, au travers de notre billet du lundi, du leadership de l’Inde dans les énergies renouvelables.
Un article récemment publié par Bloomberg New Energy Finance apportait un éclairage supplémentaire sur la baisse des coûts de l’éolien terrestre et du photovoltaïque dans les pays les plus gros consommateurs d’énergie que sont la Chine et l’Inde.
L’analyse des coûts actualisés de l’énergie (LCOE) positionne en Inde le solaire et l’éolien terrestre devant le charbon et le gaz naturel.

Ces éléments économiques pourraient donc faire croire à la fin économique de l’utilisation du charbon dans les centrales électriques. C’est effectivement un signal prix qui, en dehors de toute considération de services pour le système électrique, pousserait toute décision économique rationnelle de construction de nouvelles capacités de production d’électricité vers du solaire ou de l’éolien.
Cependant, l’Inde possède une capacité installée de centrale thermique au charbon de près de 190 GW représentant environ 75 % de sa production d’électricité. Ces centrales étant déjà construites, il faudrait pour annoncer la fin définitive du charbon dans le mix électrique et la fermeture de toutes les centrales à base de charbon, que les coûts actualisés des énergies solaires et éoliennes descendent sous le coût de fonctionnement d’une centrale thermique.
Carbon Tracker a rendu publique vendredi dernier une étude indiquant que 42 % des centrales thermiques au charbon dans le monde ne sont pas rentables et que ce taux pourrait grimper à 70 % en 2040 en raison de la fiscalité et de la réglementation du carbone.
Ce même rapport alerte les pays occidentaux tels que l’Europe et une partie des États-Unis sur leur exposition, dans le cas du scenario « Beyond 2°C Scenario » de l’AIE, à des coûts échoués dans un marché libéralisé et que les centrales thermiques au charbon seront amenées à fermer sans subvention des États ou report de la mise en application des réglementations environnementales. Ainsi le rapport précise que la Chine pourrait économiser 389 Mds$ en fermant ses centrales au charbon en ligne avec l’accord de Paris ; l’Europe pourrait économiser 89 Mds$ et les États-Unis 78 Mds$.

Lien rapport Carbon Tracker : https://www.carbontracker.org/42-of-global-coal-power-plants-run-at-a-loss-finds-world-first-study/
Lien article Bloomberg NEF : https://www.bloomberg.com/opinion/articles/2018-11-29/coal-is-the-junk-food-of-global-energy?utm_campaign=socialflow-organic&cmpid=socialflow-twitter-business&utm_medium=social&utm_source=twitter&utm_content=business